– LIBERATION 23 Juillet 2013
Brûlots à Vif en bande organisée
CRITIQUE Avignon . Le programme «Sujets à vifs» révèle des spectacles énergiques et inventifs, à cheval entre danse et cirque. Par MARIE-CHRISTINE VERNAY (à Avignon)
Lutins. Pas plus que de Dans les bois, du fil-de-fériste Sébastien Le Guen, interprété par lui-même, et le slameur Dgiz. En équilibre sur des petits bouts de bois, rappant et dérapant sur une langue qui nous mène des contes enfantins aux cités périphériques, le spectacle, cirque electro avec un compositeur bruiteur et dessinateur de paysage intérieur (Jérôme Hoffmann), est hors norme, fascinant. Il se construit et se débat pour nous emmener dans ces forêts où aiment à se perdre les plus grands héros dramatiques. Les trois sont des lutins, craquants à croquer, comme le petit chaperon rouge.
Sujets à Vif (programme C et D) au jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph, jusqu’à jeudi, à 11 heures et 18 heures.
– L’HUMANITE le 22 Juillet 2013
Un fildefériste léger et deux boules de nerfs
Envoyée spéciale. Avec Dans les bois, le fildefériste Sébastien Le Guen se met dans la peau du Petit Chaperon rouge. (1) Trente-quatre plots en bois, de cinquante centimètres de haut sur trois à quatre centimètres de large, pas plus, sont disposés sur scène à la verticale comme une forêt en réduction. Pour se déplacer, Sébastien Le Guen va devoir se hisser sur l’un d’eux pour ensuite passer de l’un à l’autre sans tomber. Le compositeur Jérôme Hoffmann bruite l’épreuve en direct. À la contrebasse, Dgiz imite le hurlement du loup. Il balance des mots qui claquent pour mieux déstabiliser son partenaire. En vain. Sébastien Le Guen, concentré, n’écoute rien, ne voit personne. Il avance. Après être arrivé sans encombre à l’autre bout du plateau, il tend tranquillement une corde de cour à jardin. Marcher sur un fil semble alors relever du jeu d’enfant et c’est presque en dansant qu’il chemine, l’orteil léger, le zèle sûr, avant de retomber, entier, sur ses deux pieds.
M.S.